181 ONGs demandent plus de transparence à l’INCB

Il y a quelques jours, à l’occasion du premier anniversaire de la reclassification du cannabis par la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) et du lancement de l’Initiative cannabis de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (INCB), plus de 180 organisations ont lancé un appel à une plus grande transparence sur les nouvelles directives relatives au cannabis.

Découvrez le détail des faits ici.

Retour en 2020 pour un bref rappel des faits

Le 2 décembre 2020, la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) avait pris l’audacieuse décision de retirer le cannabis de l’annexe la plus stricte du traité de la Convention sur les stupéfiants de 1961, six décennies après sa mise en place, reconnaissant la valeur thérapeutique de cette plante médicinale et ne la considérant plus comme “particulièrement susceptible d’abus et de produire des effets néfastes”. On vous en parlait ici.

Cette décision était à l’époque très attendue et permettait de croire à une avancée considérable en matière de recherche sur l’usage médical du cannabis.

Organe international de contrôle des stupéfiants (INCB)

Cependant, depuis lors, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (INCB) a également lancé sa propre ‘Initiative de contrôle du cannabis” qui pourrait menacer les réformes de décembre dernier…

L’Organe international de contrôle des stupéfiants (INCB) est en effet en train de créer une documentation au sein du système de contrôle des drogues pour faciliter le commerce et la recherche sur le cannabis médicinal dans le monde. Cependant, les “Directives sur le cannabis” proposées par l’INCB et le processus de rédaction lui-même semblent contredire le vote clé de l’année dernière en faveur d’un renforcement des restrictions.

Deux lettres ont été envoyées à l’ONU pour demander plus de transparence sur l’Initiative cannabis de l’INCB

Face à cette situation, 181 ONGs du monde entier ont approuvé deux lettres, l’une adressée au président de l’OICS, Jagjit Pavadia, et l’autre envoyée pour informer le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, de la situation.

Ces lettres dressent une série de recommandations à destination de l’INCB :

  • Que les documents de l’INCBl soient accessibles, comme c’est le cas pour les autres organes similaires de l’ONU ;
  • Que l’l’INCB adhère au système d’accès et d’archivage en ligne de la documentation de l’ONU ;
  • Que les consultations de la société civile soient étendues à tous les domaines de travail de l’INCB ;
  • Que les ONG et autres acteurs non étatiques puissent participer en tant qu’observateurs aux réunions de l’INCB ;
  • Que les “visites sur le terrain”, inspirées du mécanisme d’examen annuel des organes de traités relatifs aux droits de l’homme, soient étendues.

La lettre rappelle par ailleurs que, bien qu’il s’agisse d’un organe de traité indépendant, l’INCB est administré par les Nations Unies et son personnel payé par l’ONU et qu’il devrait donc être lié par les règles et procédures valables pour tous ses collègues de l’ONU.

Cliquez ici pour accéder à la lettre et découvrir la liste des signataires.

Auteurs:
Anais Gibert
Anais Gibert
Responsable de la rédaction chez Greentropics, Anaïs est experte en communication digitale et s'intéresse tout particulièrement aux domaines de la santé et du bien-être. Sa mission ? Contribuer à la démocratisation de l'usage du CBD et du chanvre en produisant des contenus d'information scientifique fiables et compréhensibles de tous.