Cannabis thérapeutique : l’ONU fait un pas en avant

Mercredi 2 décembre 2020, la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) a voté le déclassement du cannabis à usage médical de la liste où il figurait depuis 59 ans, parmi les drogues les plus dangereuses du monde.

cannabis thérapeutique

Et bien que le cannabis soit toujours considéré comme un stupéfiant par l’ONU, cette décision semble ouvrir la voie à la reconnaissance du potentiel médicinal et thérapeutique de cette plante et de ses dérivés.

Aujourd’hui l’équipe de Greentropics.co vous donne quelques clés pour mieux comprendre l’importance de ce ce vote.

La position historique des Nations Unies sur le cannabis

Créée en 1946 par le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), la Commission des Stupéfiants ou CND est le principal organe de prise de décisions au sein des Nations unies pour le contrôle des drogues.

Elle travaille en collaboration avec le comité d’experts sur la pharmacodépendance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour décider notamment de la classification des drogues au sein des listes de classification des Conventions.

Nations Unies

Parmi elles, la Convention unique sur les stupéfiants, est l’une des plus importantes. Ratifiée en 1961 à New York dans le but de limiter la production et le commerce de substances interdites, elle établit une liste de stupéfiants et avait ajouté le cannabis et ses dérivés dans l’annexe IV aux côtés de drogues particulièrement dangereuses, dont l’héroïne et l’opium.

Une décision historique très attendue

Dès janvier 2019, l’OMS recommandait le retrait du cannabis et des produits dérivés de la plante de l’annexe IV, estimant qu’il présentait un potentiel thérapeutique.

Un vote devait avoir lieu en 2019 mais avait été retardé car de nombreux pays avaient demandé plus de temps pour définir leurs positions. Tandis que les États-Unis et la plupart des pays européens étaient en faveur de la proposition, la Chine, l’Égypte, le Nigeria, le Pakistan et la Russie y étaient en effet opposés. D’autres Etats, tels que la France, étaient au contraire initialement opposés au déclassement du cannabis et ont depuis changé leur position.

Au final, 27 membres de l’ONU ont voté en faveur de ce reclas­se­ment et 25 ont voté contre avec une absten­tion pour l’Ukraine.

Un contexte favorable

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Le Canada, l’Uruguay ainsi que de nombreux autres pays ont décidé au cours des dernières années de légaliser ou de dépénaliser le cannabis. Plus de 50 pays ont également adopté des programmes de recherche sur le canna­bis médi­cal, dont la France.

Le contexte international semble donc favorable à l’assouplissement de la législation sur le cannabis.

Les implications de cette décision

Le fait que l’ONU ait approuvé cette reclassification du cannabis comme une drogue moins dangereuse que d’autres est une victoire pour les personnes militant en faveur d’une évolution des politiques antidrogues. Cette décision pourrait en effet permettre de faire avancer de manière considérable la recherche sur l’usage médical du cannabis.

Attention toutefois, ce vote n’aura pas d’im­pact immé­diat sur l’as­sou­plis­se­ment des contrôles inter­na­tio­naux car chaque Etat possède toujours sa propre législation, lui permettant de classifier le cannabis comme il l’entend. 

De plus, le cannabis reste considéré comme un stupéfiant par l’ONU, de même que le CBD, alors que la Cour européenne de justice avait pris une décision opposée la semaine dernière, estimant que la France ne pouvait interdire le CBD. 

Auteurs:
Anais Gibert
Anais Gibert
Responsable de la rédaction chez Greentropics, Anaïs est experte en communication digitale et s'intéresse tout particulièrement aux domaines de la santé et du bien-être. Sa mission ? Contribuer à la démocratisation de l'usage du CBD et du chanvre en produisant des contenus d'information scientifique fiables et compréhensibles de tous.