Maladie de Parkinson et cannabis : que dit la science ?

Depuis 1997, le 11 avril est devenu la Journée Mondiale de Parkinson. Des études montrent que le cannabis soulage certains symptômes physiques et psychologiques provoqués par cette maladie dégénérative. Retour sur les découvertes scientifiques concernant la relation cannabis – maladie de Parkinson.

La maladie de Parkinson (MP) est une affection neurodégénérative qui touche plus de 10 millions de personnes dans le monde. Il s’agirait même de l’affection neurologique qui connaît la croissance la plus rapide au monde, avec environ une personne sur 37 susceptible d’être diagnostiquée au cours de sa vie.

Pourquoi le cannabis soulage les symptômes liés à cette maladie ?

Il est bien connu que les centaines de composés et de cannabinoïdes – dont le THC et le CBD – présents dans le cannabis interagissent avec le système endocannabinoïde (ECS) de l’organisme et le complètent. Le système endocannabinoïde est responsable du maintien de diverses fonctions physiologiques et de la santé en général.

Il implique au moins deux types de récepteurs cannabinoïdes, l’un principalement situé dans le système nerveux central (CB1) et l’autre dans les organes et les cellules du système immunitaire (CB2).

Cette interaction avec le système endocannabinoïde explique aussi l’efficacité thérapeutique de nos produits à base de cannabidiol. Huiles, sprays, fleurs, cosmétiques ou encore résines révèlent tous des vertus pour lutter contre les douleurs chroniques, les troubles du sommeil ou encore les crises d’angoisse.

La maladie entraîne la détérioration de certaines parties du cerveau au fil du temps. Elle est principalement due à une perte de cellules nerveuses dans la substantia nigra (substance noire, dite aussi locus niger), soit une zone du cerveau essentielle à la production de dopamine et hautement concentrée en récepteurs CB1.

La dopamine étant un neurotransmetteur qui facilite les mouvements et régule l’humeur, les personnes atteintes de la MP présentent souvent des symptômes physiques et psychologiques, notamment des tremblements, des spasmes musculaires, des raideurs, des douleurs, de l’anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil ou de la confusion.

Que disent les études scientifiques ?

Bien que les recherches soient encore rares, plusieurs études et enquêtes auprès des patient.e.s indiquent que le cannabis, en particulier les cannabinoïdes THC et CBD, est très prometteur. Leurs vertus thérapeutiques soulagent un certain nombre de symptômes et pourraient ralentir leur progression.

• Une étude de 2014 publiée dans le Journal of Psychopharmacology a montré que chez les 22 patients atteints de la maladie de Parkinson observés, le cannabis réduisait de manière significative les tremblements, la rigidité et la bradykinésie (lenteur des mouvements), et améliorait la douleur et le sommeil avec très peu d’effets secondaires indésirables.

• Une méta-analyse portant spécifiquement sur le CBD et la maladie de Parkinson, publiée dans le Journal of Clinical Psychopharmacology en 2019, a révélé que l’huile de CBD améliorait la qualité de vie des patient.e.s atteints de la maladie de Parkinson en réduisant les symptômes de psychose, de dépression, d’anxiété et de troubles du sommeil.

• Plus récemment, une enquête menée auprès de patients atteints de la maladie de Parkinson en Allemagne, où le cannabis médical est prescrit pour traiter les symptômes de la MP depuis 2017, a révélé que plus de la moitié des patients atteints de la MP consommant du cannabis l’ont trouvé bénéfique.

• Une autre enquête menée auprès des patients par la Parkinson’s Foundation (voir graphique ci-dessus) a révélé qu’un quart des patients atteints de la maladie de Parkinson aux États-Unis avaient consommé du cannabis au cours des six mois précédents et que moins de 13 % des consommateurs avaient signalé des effets secondaires négatifs.

Les principaux symptômes pour lesquels les patients atteints de la maladie de Parkinson ont consommé du cannabis sont l’anxiété, les troubles du sommeil, la douleur, la raideur et les tremblements.

• Une deuxième enquête menée auprès de patients américains, cette fois par des chercheurs de l’université du Colorado, a révélé que 70 % des patients atteints de la maladie de Parkinson utilisaient le cannabis pour gérer leurs symptômes, avec des améliorations signalées au niveau de la douleur, de l’anxiété, de l’agitation et du sommeil.

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