Le CBD peut-il soigner la schizophrénie ?

De nombreux patients recherchent des solutions alternatives aux antipsychotiques classiques et des traitements naturels, plus enclins à s’adapter à la complexité du corps humain.

Dans cette optique, nous avons voulu savoir si le cannabidiol (CBD), molécule présente dans la plante de chanvre, peut devenir une solution à celles et ceux qui sont en proie à des comportements schizophrènes

Au fil des lectures de la documentation scientifique, nous avons été très surpris par les résultats des recherches.

Le CBD, serait-il la solution pour traiter la schizophrénie ?

Notre corps possède un système endocannabinoïde composé de récepteurs CB1 (principalement présents dans le système nerveux central), et CB2 (principalement présents dans le système immunitaire).

Le CBD interagit sur le système endocannabinoïde et peut ainsi traiter différents symptômes, dont ceux de la schizophrénie.
Le CBD interagit sur le système endocannabinoïde et peut ainsi traiter différents symptômes, dont ceux de la schizophrénie.

Il a été découvert il y a déjà plusieurs années, que les cannabinoïdes tels que le CBD peuvent interagir avec ces récepteurs internes.

Ce système endocannabinoïde a pour principale fonction d’assurer l’équilibre de notre organisme.

Plusieurs études ont permis d’identifier que le niveau de récepteurs CB1 est perturbé en cas de schizophrénie. Les personnes présentant les plus faibles niveaux de récepteurs CB1 sont aussi celles présentant les troubles cognitifs les plus importants.

Il y aurait donc un lien entre la présence de récepteurs endocannabinoïde CB1 et la sévérité des troubles cognitifs.

Les actions des 2 principaux cannabinoïdes présents dans la nature sont très différentes sur le système endocannabinoïde.

Le THC imite les troubles de la schizophrénie et peuvent déclencher à la fois les symptômes positifs, les symptômes négatifs et les troubles cognitifs.

Les consommateurs de cannabis ont près de 4 fois plus de risque de développer une schizophrénie.

Au contraire, le cannabidiol semble avoir un effet positif sur la réduction des troubles mentaux, et sur le traitement même de la schizophrénie.

Le cannabidiol (CBD), un phytocannabinoïde extrait du cannabis, exerce un effet opposé à celui du THC et inhibe même ses effets.

Quel CBD consommer pour lutter contre les troubles psychotiques ?

CBD et troubles psychotiques : que dit la science ?

Expérimentation clinique avec du CBD pour soigner la schizophrénie.

Les propriétés antipsychotiques du CBD ont été confirmées par un essai clinique (sur des humains).

Durant 6 semaines, 43 personnes atteintes de schizophrénie ont reçu 1 g par jour de CBD, les 45 autres personnes ont reçu un produit placebo.

À l’issue du traitement, les participants sous CBD présentaient moins de symptômes positifs ainsi qu’une amélioration de leurs performances cognitives et de leur fonctionnement global.

Le traitement par CBD a été bien toléré par les patients.

Effets anxiolytiques du CBD

Pour évaluer les effets anxiolytiques possibles du CBD chez l’homme, une étude a été menée sur des volontaires. Ces derniers ont été soumis à une prise de parole en public après administration de 300 mg de CBD.

Les résultats ont montré que le CBD a permis d‘atténuer l’anxiété des participants, avec une bonne tolérance de ces derniers.

Ces résultats soutiennent l’idée que le CBD peut être une option thérapeutique pour le futur, dans le traitement de la psychose en général, et dans la schizophrénie en particulier.

Cannabis : la double facette

Et si le cannabis provoquait à la fois des troubles positifs et des troubles négatifs ? C’est ce que révèle une équipe de scientifiques lyonnai.s.e.s. Financée par Le Vinatieur, l’étude a réuni les données de toutes les études réalisées à propos de la relation de la plante avec les symptômes psychotiques dans le monde entier.

Leur analyse a permis de mettre à jour une facette positive et une facette négative du cannabis :

  • Une caractéristique toxique responsable d’hallucinations et de délires
  • Une caractéristique protectrice responsable du repli sur soi et de l’isolement

Que savons-nous sur la schizophrénie ?

Le CBD à des propriétés favorables à la diminution des symptômes de la schizophrénie.

La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui affecterait environ une personne sur 100. Elle s’accompagne de symptômes variés qui apparaissent chez le jeune adulte dans la plupart des cas.

On retrouve plusieurs groupes de symptômes :

  • Symptômes positifs : délires, hallucinations
  • Symptômes négatifs : mutisme, aboulie, avolition, athymhormie, apathie et alogie
  • Les troubles cognitifs : les difficultés d’attention et de mémoire
  • Les troubles dissociatifs : trouble de la pensée, trouble du langage, ambivalence, catatonie

La plupart des médicaments arrivent à contrôler et réduire les symptômes psychiques, mais sont beaucoup moins efficaces pour les 2 autres groupes de symptômes.

Dans l’approche médicale classique, il n’est pas sûr de pouvoir traiter efficacement la maladie.

Un bon niveau d’oméga-3 aiderait à prévenir la schizophrénie

Des études ont montré que les personnes souffrant de schizophrénie présentent un niveau réduit d’oméga-3.

Les oméga-3 sont importants pour la santé, notamment pour éviter les risques cardiovasculaires. Ils aident à la fluidité du sang dans les vaisseaux sanguins notamment.

En 2010, des chercheurs de l’université de Vienne (Autriche), ont publié de premiers résultats sur la capacité des oméga-3 à réduire le risque de développer un trouble psychotique comme la schizophrénie.

L’étude a rassemblé de jeunes adultes et des adolescents, entre 13 et 25 ans, à très haut risque de psychose. Cette étude clinique s’est déroulée sur un an. Pendant 12 semaines, 41 participants ont reçu 1,2 g d’oméga-3 par jour et 40 autres participants ont reçu un placebo.

En 2015, l’équipe a publié les résultats de l’évolution sur plusieurs années du groupe. Finalement, seules 4 personnes ayant reçu le traitement à base d’oméga-3 ont finalement développé une psychose, contre 16 dans le groupe placebo.

Ces résultats ont permis de comprendre qu’il était possible de trouver dans la nature des molécules capables de traiter et prévenir certaines maladies psychiatriques.

La bonne nouvelle est que les huiles de CBD sont très riches en oméga-3.

Il est assez difficile de trouver des produits naturels riches en oméga-3 dans la nature, la plupart de ces huiles se retrouvent dans les poissons gras, comme le hareng, le maquereau, ou encore des huiles grasses, telles que les huiles de noix ou de colza.

Les huiles de CBD, ou les produits au cannabidiol seraient donc de bonnes options pour renforcer les apports en oméga-3 de l’organisme.

La schizophrénie : maladie auto-immune ?

Plusieurs études et documents (voir cette thèse), ont permis de mettre en lumière le rôle d’anticorps, issue du système immunitaire et qui attaquent les récepteurs NMDA du système nerveux central.

Ces recherches sont importantes, bien que compliquées à comprendre pour qui ne travaille pas en neuro-science.

Pour faire simple, nous dirons que chez les personnes schizophrène, il semblerait que des anticorps s’attaquent à ces récepteurs NMDA, responsables de la communication neuronale.

Ces récepteurs NMDA peuvent être animés, c’est-à-dire qu’il est possible de les influencer pour qu’ils s’activent ou qu’ils diminuent leur intensité.

Cependant, trop d’activation peut entraîner la mort des neurones, et donc avoir des effets désastreux sur la mémoire et le psychisme. Trop peu d’activation entraînerait une réponse insuffisante et laisserait les anticorps “anti-NMDA” détruire ces récepteurs petit à petit.

Nous nous posons donc la question suivante :

Serait-il possible d’agir sur les récepteurs NMDA pour améliorer l’homéostasie neuronale et restaurer les fonctions de ces récepteurs ?

La bonne nouvelle, c’est que le système endocannabinoïde inhérent au corps humain, via ces propres récepteurs peut interagir sur les récepteurs NMDA.

Conclusion

Les maladies mentales sont complexes et génèrent des douleurs avec une dimension émotionnelle importante. Nous l’avons vu au début de notre article, les symptômes sont beaucoup plus compliqués à traiter.

Certains symptômes pourront être soignés avec des antipsychotiques, d’autres auront besoin de beaucoup plus de traitements.

Malgré tout, il existe de nombreuses possibilités dans les cannabinoïdes, comme le CBD, qui permettrait de diminuer les crises psychotiques.

Les recherches sur le sujet et les essais cliniques sont incroyables. D’un point de vue scientifique, ce sont des avancées importantes qui ouvrent la porte à un futur thérapeutique beaucoup plus naturel et tout aussi performant.

Traiter les maladies psychotiques est très compliqué ; il existe de nombreux facteurs, environnementaux et génétiques notamment, qui doivent être pris en compte sérieusement. Les médicaments actuels ne peuvent pas aller au bout des traitements, ni lutter contre l’ensemble des symptômes.

Grâce à l’arrivée d’Internet et l’accès accru à l’information, nous pouvons nous informer plus rapidement, et partager l’information aux 4 coins du monde en un rien de temps.

Les progrès de la génétique sont aussi récents (années 2000) et permettent d’accélérer les recherches scientifiques dans leur ensemble.

Le chanvre, comme d’autres plantes, a des effets thérapeutiques encore inexploré et n’a pas encore eu la chance d’exprimer son plein potentiel. Nous sommes certains que le futur sera brillant.

Auteurs:
Anais Gibert
Anais Gibert
Responsable de la rédaction chez Greentropics, Anaïs est experte en communication digitale et s'intéresse tout particulièrement aux domaines de la santé et du bien-être. Sa mission ? Contribuer à la démocratisation de l'usage du CBD et du chanvre en produisant des contenus d'information scientifique fiables et compréhensibles de tous.
References

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